Préjudice automatique en cas de dépassement des durées maximales de travail


Principe de l'absence de préjudice automatique

 

Le droit français est en principe hostile aux préjudices automatiques.

 

Un salarié doit démontrer l’existence d’un préjudice s’il compte obtenir le paiement de dommages et intérêts en lien avec la violation d’une règle issue du code du travail.

 

Ce principe est en pratique très contraignante puisqu’il est souvent impossible de démontrer concrètement l’existence d’un préjudice.

 

La Cour de cassation a donc introduit quelques exceptions.

Préjudice automatique en matière de durée du travail

 

Parmi ces exceptions se trouve les cas où l’entreprise a:

 

  • Violé les règles relatives à la durée maximales hebdomadaire de travail (Cass. Soc., 26 janv. 2022, n° 20-21.636). Pour rappel, la durée hebdomadaire de travail ne peut excéder 48 heures ou 44 heures sur une période de 12 semaines consécutives (art. L. 3121-20 et L. 3121-22 du code du travail)

 

  • Violé les règles relatives à la durée maximale journalière de travail (Cass. Soc., 11 mai 2023, n° 21-22.281). Pour rappel, la durée quotidienne de travail ne peut excéder en principe 10 heures (art. L. 3121-18 du code du travail)

 

Ce préjudice est automatique dès la première violation de la règle, et même si cette violation ne s’est pas répétée.

 

La Cour de cassation ne précise toutefois pas comment doit être indemnisé ce préjudice.

 

Une juridiction pourrait parfaitement reconnaitre un préjudice automatique… à hauteur de 1 euro.

 

Les salariés auront donc tendance à « forfaitiser » le préjudice, soit à un hauteur d’un certain nombre de mois de salaire moyen , soit à hauteur de X euros par violation (généralement autour de 100 euros par violation).

 

Attention cette règle ne s’applique pas aux salariés ayant conclu une convention de forfait en jours.

 

Encore faut-il que le forfait annuel en jours a bien été conclu et exécuté dans les conditions prévues par la loi et la convention collective, ce qui est rare.

Les règles de calcul du temps de travail sont très complexes et il préférable d’être accompagné d’un avocat pour faire valoir ses droits.

 

Le cabinet GIGANTI se tient à votre disposition, un rendez-vous gratuit peut être pris sur l’agenda du cabinet.

 


Lire les commentaires (0)

Articles similaires


Soyez le premier à réagir

Ne sera pas publié

Envoyé !

Derniers articles

Licenciement économique et difficultés économiques : la Cour de cassation confirme une appréciation souple et globale des critères financiers

31 Oct 2025

Le licenciement économique est encadré par les dispositions du Code du travail, notamment les articles L.1233-3 et suivants, qui précisent les conditions dan...

Clause de dédit-formation et faute grave : la Cour de cassation confirme l'inapplicabilité en cas de licenciement

31 Oct 2025

Afin de faire monter en compétence un salarié, généralement cadre ou cadre-dirigeant, un employeur peut prendre la décision de lui proposer une formation aux...

Licenciement et liberté d’expression du salarié : la Cour de cassation précise les contours de la protection en cas d'intervention d'un avocat

13 Oct 2025

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo Simplébo

Connexion